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C'est bien connu, les blogues, même s'ils souhaitent ou prétendent se concentrer sur un sujet, comme celui d’un cours, se teintent forcément des humeurs de ceux qui les tiennent et vont parfois dans toutes les directions. Ce matin, je me permets un billet d'humeur, justement, un peu fourre-tout.
Le mot
vol à l'étalage existe encore. Mais plusieurs s’imaginent que le
ShopLifting, c'est pour ceux qui ont plus de couilles.
J'accepte certaines réalités, sans condamner, je le jure. Que, dans les univers où l'éducation n'est pas chose accessible pour tous, on se tourne vers les anglicismes faute de connaître le mot d’origine ne me choque pas autant. Je me force même à adopter un langage de saine communication, pour ne pas sembler arrogante ou envers mon interlocuteur ou ignare à ses yeux. Le
dash ou la
drill, sont des classiques. Nous souhaiterons tout de même apprendre à nos enfants la richesse d’une langue, avec ses difficultés, contradictions et subtilités, dont les emprunts à d’autres langues feront partie. Ad vitam eternam, couscous, pinata ou tortellinis ne se traduiront pas toujours, et on les adoptera avec plaisir voire, avec fierté.
Il y en a partout, dans tous les univers. Que ce soit le
SpeedDating, le
SlowFooding ou le simple
trekking. Me retrouver en France et lire, non plus simplement le
Parking, mais le
Carwashing ou le
FrenchCoffeee bar, m'énerve presque moins que ce que je m’apprête à vous exposer.
C'est tout dire. Les Français qui donnent des conférences chez nous me donnent souvent le tournis, (le
VomitingFeeling). On est en train de les imiter. Je n'ai rien contre les français, j'en ai même plein ma famille et choisi un comme amoureux.
Ça m'énerve dès que j’en entends un. Pas un français, un ING J'en parle à mon
chum frenchy, la plupart de mes étudiants le savent, mais ce matin, j'ai eu envie de le crier. Ça s’est passé en lisant sur un billet (
post) de bulletin (
newsletter) le mot :
CrowdSourcing… (Conférencier francophone…pas
British du tout. Martin Lessard. Je ne mets pas le lien, vous chercherez vous-même si le sujet vous allume.)
Là, j'ai, je crois,
EXPLOSÉ (pété une coche, mes plombs, sauté une braquette, ou eut envie de me confronter au consultant du sujet… en
counsulting comme vous voulez.)
Tous ces anglicismes traficotés et qualifiés de plus quoi? Évocateurs, justes,
cool, tendances
(trendy)? Tout ces
ING... de notre milieu, véhiculant souvent des concepts pas toujours reluisants. On avait déjà le
BrainStorming (mea culpa, je l'ai utilisé plusieurs fois par paresse, à défaut de dire -tempête de cerveau- ou plus simplement -recherche d’idées- ), puis du
NameDropping dénigré, on est passé à la
BigIdea, remplacée par le
BuzzWord, suivi du
Reality-check, du
BtoB, du
DirectMailing, du
TeamTeaching, du
LiveBlogging, du
ShopperMarketing, du
Sponsiring, du
NetWorking, du
WordSpreading, du
OpenSourcing, du
UnBoxing (attention un pas mal non plus.. Désemballage qualifié d'érotique des produits technologiques... Il faut le lire pour le croire... pour les «
digital natives» y paraît >
Plus et
more à lire ici) puis, on fait attention au
GreenWashing (écoblanchiement) avant de faire des conférences sur le
CrowdSourcing (ou comment se servir des foules? la définition, bien que trouvée sur wikipedia, vaut la peine d'être lue. )
Gustave Le Bon, qu'on étudie dans le cours de psychologie des médias -Bac en design graphique-, aimerait ça. Bien sûr en français ce n'est pas beaucoup plus noble et on se moque tout autant quand on nous parle de
marketing d'authenticité.
Y'a un mélange de choses qui me choque dans ces -concepts-. Le
ING collé à tout, le non respect de ma langue maternelle, de la langue où je vis, je parle, je lis, j'enseigne, je conçois, et je ne pense pas simplement en terme loi 101. Est-ce le manque d'imagination? L’assimilation ? Le fait que ce soit lié à un verbe, lui-même lié au mouvement, à l'action? La commercialisation derrière ce ING…D’ailleurs ING c'est un concept de banque en ligne non? Les notions véhiculées sont dérangeantes. Le -
Comment rejoindre le public cible des 0-5 ans- de nombre d'études
marketing tout court, en français, me choque autant qu’en anglais, en espagnol ou en langage signé bien sûr. Alors le
CrowdSourcing…
Je ne veux pas qu’on se méprenne, j'adore les langues. La langue anglaise, c'est ma langue paternelle, je l’ai apprise en même temps que le français. Mais c’est un autre débat, qui me passionne. Je n'en parle que 3, mais j'ai tenté d'en apprendre 5 et j'espère trouver le temps de m'y remettre.
Un peu à côté. Dans un cadre qui semble connexe à la Biennale, on assiste au phénomène de
ShopDropping. Je vais attendre de me retrouver face au phénomène lui-même pour me prononcer sur l'effet ressenti. Un commentaire blogue doit être conçis pour être lu. Celui-ci passe déjà beaucoup trop à côté de cette vérité. Mais se défouler, c'est parfois un levier pour continuer à échanger et développer nos perceptions.
Shopdropping:
>plus >more >mas
Heureusement qu'il y a encore des anglophones pour apprécier le
FrenchSpeaking..
Le prochain qui me sort un
BlogManaging, je pense que je le
Kill, Bill.
D'ici là, je vais faire un peu de
CouchSurfing vers la Louisiane, en me rappelant que la planète est
-ReallyDying-. Isn't it.
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