OSCAR OU POLAR ?
photo©Lyne Lefebvre / Californie.
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LE 27 FÉVRIER.
Jour des Oscars pour certains, jour des Ours polaires pour d'autres.
J'en étais à parier que les cérémonies des premiers, en terme d'empreinte écologique, seraient bien loin de pouvoir résoudre les préoccupations des seconds. Et loin de moi l'idée de condamner le cinéma ici, bien entendu, mais un événement hollywoodien écoresponsable, avec compensation carbone, sans diamants de sang, ni d'huile de palme, ni limousine SUV, avec des robes de coton biorecyclées, des canapés sans viande, sans OGM et sans poisson qui ne soit issu d'une pêche durable, se pouvait-il ? Serait-ce forcément de l'écoblanchiment ? Un oxymore ? On pouvait donc se réjouir de savoir que le Tapis Rouge change de couleur... il est fait de bouteilles de plastiques recyclées cette année, l'énergie utilisée pour la soirée est issue de source 100% renouvelable, la vaisselle est recyclée, les couverts sont compostables, le repas local et biologique, le compostage se fait sur place, le plastique, l'aluminum, les bouteilles et le papier seront recyclés et on y verra plein d'efforts individuels de souliers amis des animaux.
Plusieurs diront que j'exagère encore. Mais si on ne fait jamais de parallèles, aussi discutables soient-ils pour d'autres, aussi bien ne rien dire. Ça me -tentait- de donner la parole aux Ours le 27. Et j'ai appris qu'Hollywood se forçait.
Creusons. Oscar (18.000$) est fait de britannium, un alliage d'étain et d'antimoine, plaqué de cuivre, de nickel, d'argent et d'or 24 carats peut-on lire un peu partout, sur le web soit, mais imaginons que les sources soient fiables. Sans connaître la provenance de ses matériaux, et malgré mes grandes lacunes en matière de chimie, on peut cependant lire que l'antimoine et la plupart de ses composés sont toxiques. Santé Canada a d'ailleurs émis une norme maximale de concentration d'antimoine acceptable pour l'eau potable. Ouf, on ne boit pas Oscar.
J'en ai profité pour lire que la pénurie de métaux durant la Seconde Guerre mondiale aurait donné lieu à des Oscars en plâtre peint. Verra-t-on un jour un Oscar en matière recyclée sans parler de recyclable puisque l'objet est censé être éternel...? Les changements climatiques suffiraient-ils ? Quelqu'un refusera-t-il cet Oscar à contenu possiblement non durable ? Qu'en dirait Michael Moore?
Je lèverai mon verre aux initiatives, mais aux documentaires sur les ours polaires ce soir, avant tout.
____________COMPLÉMENT
En avril dernier, la Maison Blanche se targuait d'organiser le diner le plus écoresonsable de sa catégorie -black-tie-, encourageant ses invités - souvent les mêmes que ceux des Oscars- au co-voiturage, à l'utilisation de voitures hybrides, à l'achat de compensations carbone pour tous ceux qui ne venaient pas de Washington, privilégiant les produits locaux et biologiques, dont les surplus étaient remis à un organisme central de distribution de nourriture. Il faut préciser que ce diner (2600 invités) visait le noble mandat de remise de 132 000$ de bourses d'études à 42 étudiants en journalisme. Toute initiative pouvant porter à la critique, on y apprend cependant que le New York Times boycotte cet événement depuis 3 ans, préoccuppé par l'image de copinage avec l'administration officielle, qui pourrait coller aux journalistes.
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