29.10.17

Think << BIG >> !

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UN BILLET SIGNÉ :
Geneviève St-Georges

La première fois que j’ai entendu parler de Bjark Ingels c’est par la diffusion d’une série sur le design réalisée par la compagnie Netflix. La série comportait (8) épisodes d’environ 45 minutes et portait le nom « Abstract : The art of design ».

Le 4ième épisode portait essentiellement sur le travail de Bjark Ingels, l’homme à la tête de la désormais très célèbre compagnie BIG (Bjark Ingels Group). L’épisode explique la façon singulière dont Bjark réfléchi et créé. Pour lui, l’architecture ne doit pas se contenter d’ériger de beaux immeubles mais doit tenir compte de tout l’« écosystème », c’est-à-dire tenir compte de l’individu, de la communauté, de l’environnement, des ressources matérielles et financières. Bjarks donne d’ailleurs une conférence à ce sujet, laquelle est disponible en ligne

Ce qui caractérise à mon avis le design, peu importe où il se trouve, est sa capacité à analyser une problématique et à identifier une solution en tenant compte de connaissances provenant de plusieurs aspects et plusieurs domaines. La multidisciplinarité est selon moi essentielle à l’élaboration d’un bon design puisque cela permet non seulement de répondre à la problématique spécifique mais aussi d’anticiper d’autres enjeux (impact environnemental) ou encore de bonifier d’autres aspects (utiliser des matériaux recyclés ou des ressources locales, créer un espace de loisirs) et ce, dans l’optique général du « mieux vivre » dans cet écosystème où l’humain n’est pas seul…

photo de Laurent de Carniere

C’est pourquoi je souhaite vous présenter deux de ses récentes constructions. La première est le projet de logements flottants pour étudiants (Urban Rigger). Ce projet a d’ailleurs été nommé parmi les finalistes pour le prix de Innovation by Design Awards 2017. C’est en réponse à une demande croissante de logements pour les étudiants à Copenhague, que Bjark a décidé de créer une unité de logements flottants à partir de containers usagés.

D’une part, il créé des logements à peu de frais et utilise un espace qui n’était, en quelque sorte, pas prévu pour de telles constructions. Ces logements sont situés à proximité du centre-ville et chaque unité possède son jardin vert, des quais d’embarquement pour le kayak, des espaces pour les vélos, etc. De plus, les unités sont chauffées à l’eau et utilisent l’énergie solaire.



Tous droits réservés à Bjark Ingels Group
Un autre projet surprenant fut la création d’une usine de destruction de déchets (pour convertir les déchets en énergie).

L’emplacement en soi était un défi car l’usine devait être située en milieu urbain et son ampleur était considérable. Bjark a proposé de faire une structure qui chapeauterait l’usine et sur laquelle on érigerait des pentes de ski. Comme Copenhague est très plat, il a eu l’idée de créer une montagne artificielle qui, en été servirait de point d’observation ou de promenade et en hiver, de centre de ski. Bjark ne se contente pas d’exécuter une commande, il la bonifie en tenant compte de toutes les dimensions, sociales, environnementales et économiques.

Dans ce projet, il a même demandé à un ingénieur de convertir la sortie de cheminée (qui expulse du CO2) afin qu’elle concentre sa fumée et l’expulse comme un cercle de fumée bien visible dans le ciel, plutôt que de laisser la fumée s’échapper normalement. Comme il le dit lui-même, il devient alors très facile de savoir à combien équivaut une tonne de CO2, lorsqu’on réussit à compter 10 cercles, nous y sommes…

Je trouve très inspirante sa façon de concevoir la gestion des espaces publics puisqu’elle tient compte du bien-être de la communauté et de son environnement en général. ______________________________________________________

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