16.10.13

RADIO-BAZZO ET LE JOUR DE L'ALIMENTATION


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Je prenais mon café en écoutant Bazzo, comme souvent le matin. Je n'ai pas aimé son ton. Ni la mésinformation environnementale, à laquelle il renvoyait à mes yeux. Je voulais le lui écrire, sorte de lettre ouverte, (mais ça doit tenir en 1200 mots...ce qui n'était pas mon cas...) puis, je me suis dis que c'était une perte de temps... Mais je me suis ravisée, j'ai terminé mon billet quand même, en pensant à mes jeunes étudiants et au projet Prenez position sur lesquel ils travaillent chaque année. Parce que c'est un type de sujet et de réflexion que vise le cours, et un axe que certains choisissent. C'est donc à eux que je propose les liens. Et demain matin je me promets d'aller glaner les fruits de mes céréales, au lieu d'écouter la radio.

(Finalement j'ai coupé mon commentaire et envoyé la version pour correspondre à 1200 caractères.)

«Je vous écris avec respect envers votre rôle d'animatrice, mais j'ai été un peu choquée par le jugement présent dans votre ton (selon mon impression). Les statistiques cette semaine sur le gaspillage alimentaire rappelaient l'inacceptable. Félicitons plutôt ceux qui tentent d’adopter un mode de consommation plus juste, équitable et soucieux de notre environnement, que ce mode de consommation convienne ou non à la majorité. Le déchétarien ne mange pas de déchets, mais de la nourriture jetée. 

Le déchétarien suggère que le compostage peut être évité. Ce n'est pas -qu'un point de vue-. Ce sont des faits. En cette journée de l'alimentation il m'aurait semblé plus intéressant d’attirer l'attention sur l'aspect positif de ce glanage alimentaire (Hugo Lavoie tente de le faire par la réflexion). Je vous invite à écouter la vidéo Nourrir son monde. Et le reportage proposé par votre collègue Émilie Dubreuil -2012. Ça prend 5 minutes à regarder et peut-être, à changer de perspective. Cordialement. Lyne Lefebvre.

 
Version initiale longue:
Chère Marie France Bazzo,
Je vous écris avec respect envers votre rôle d'animatrice. Mais j'ai été un peu choquée par le jugement sous-jacent, du moins présent dans votre ton (selon mon impression), lors du bref entretien avec un déchétarien et un épicier du Mile-End dans la chronique d'Hugo Lavoie.

J'ai trouvé que le portrait tracé du déchétarien-alimentait- un jugement bien-pensant. Les annonces cette semaine en terme de statistiques sur le gaspillage alimentaire ne faisaient que rappeler l'inacceptable de nos abus collectifs. Félicitons donc plutôt ceux qui tentent d’adopter un mode de consommation plus juste, équitable et soucieux de notre environnement, que ce mode de consommation convienne ou non à la majorité. Le déchétarien ne mange pas des déchets, mais de la nourriture jetée. Il a demandé que les bacs ne soient pas barrés et n'a trouvé l'appui de personne apprend-on. Ça m'attriste. Ils ont réduit le nombre de conteneurs en compostant et envoyant leur carton au recyclage. Wow....(et ça leur évite des contraventions)

L’épicier envoie au compostage avant consommation et on sous-entend qu'il n'y a pas de meilleures stratégies. Le déchétarien suggère que le compostage peut-être éviter (ce qui implique un gaspillage plus grand encore on le sait: l'agriculture, le transport, le travail humain, l'eau utilisée, etc...)
-C'est un point de vue c'est sûr...
Ce n'est pas qu'un point de vue, c'est une réalité, ce sont des faits vérifiables. Votre ton m'apparaissait condescendant, à tout le moins mal informée.

En cette journée de l'alimentation (WFD world food day/Onu) comme vous le souligner, il m'aurait semblé plus intéressant d'attirer l'attention sur l'aspect positif de ce glanage alimentaire, ce qu'Hugo Lavoie tente de faire par le biais de la réflexion. En ce sens ce n’est pas son reportage qui m’a dérangée. Je me demandais si Agnès Varda avait été devant vous (le glaneur et la glaneuse), si le ton aurait été plus admiratif à l'idée même de récupérer la nourriture consommable que l'on jette impunément. On devrait être choqué de savoir que le marchand s'assure de bien envoyer au compost l'équivalent de quelques conteneurs, de tout ce qui est légumes et encore comestible, ne laissant que la viande élevée et le poisson pêché inutilement, pour éviter que les -déchétariens- (freegan, gratuivore, dumpster divers etc...) n'y aient accès. D'autres vont plus loin par endroits, en mettant des produits toxiques dans leurs conteneurs, pour s'assurer que rien ne soit récupéré. (Produits toxiques qui se retrouveront dans nos assiettes par le biais de l'environnement, ironiquement.)

C’est parce qu’à mon avis, votre présence sur les ondes porte un lot de responsabilité d’information que je me permets de vous écrire ça. Une voix vient avec un ton. Cependant, ce matin, vos auditeurs qui n'auraient pas été davantage sensibles à ce phénomène qu'à leur propre négligence, venaient peut-être de se conforter dans une nouvelle bonne excuse de gaspiller, de ne pas s'indigner de ce que nos épiceries jettent au quotidien, de se sentir dégoûtés devant un légume flétri ou une date de péremption. J'aurais préféré ne pas sentir ce que j'interprétais comme une sorte de mépris dans votre voix (au-delà de l'image de la viande ou du poisson périmé, j’entends). Les gens qui se nourrissent ainsi ne sont pas tous là, contrairement à une majorité d'entre nous et au portrait suggéré, à jeter par terre le contenu de leurs assiettes.

Je vous invite à écouter le court reportage de l'été dernier Une incursion dans la vie des déchétariens proposé par votre collègue Émilie Dubreuil sur Radio Canada. Il offre une perspective ouverte et riche de sens en présentant de jeunes glaneurs et des commentaires comme ceux du commerçant/fermier Pierre Chenail. Ou encore la vidéo Nourrir son monde.  Ça vous prendra 5 minutes à regarder et peut-être, à changer votre perspective.

http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2012/07/27/004-consommation-dechets-nourriture.shtml
Nourrir son monde. Redistibuer les ressources. 3 minutes 50 secondes
http://www.artisansduchangement.tv/serie-tele/nourrir-son-monde/les-dechetariens-montreal#4;0

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